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Opinion parue le 21 septembre 2017
Le nouveau gouvernement canadien confirme une autre prévision du projet Canada vers 2030.
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extraits de notre sondage, cliquer ici
7 septembre 2017 – Montréal
Éric Noël, vice-président principal – Amérique du Nord chez Oxford Analytica, nous parle de son projet «Canada vers 2030», une analyse pour anticiper les grands changements qui pourraient influencer le Canada.
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Les nouvelles technologies ont réinventé l’agriculture et l’industrie, remplaçant l’homme par la machine, par de nouveaux procédés ou par des logiciels. L’intelligence artificielle, les robots et l’automatisation apporteront une révolution similaire au secteur tertiaire. Pharmaciens, actuaires, comptables, docteurs ou techniciens de laboratoires seront forcés de se spécialiser dans des tâches d’analyse ou cognitives non-routinières, ou d’envisager une deuxième carrière.
Forcé par les révolutions technologiques, les avancées scientifiques et l’importance économique des produits et services de haute technologie, Ottawa décidera de centraliser au sein d’une seule agence , Sciences et Technologies Canada, toutes ses politiques en sciences, ses subventions en R&D, sa recherche en santé, en agriculture, en énergie ou en pêcherie, ses tests et certification pharmaceutiques, ses programmes spatiaux et en télécommunications et ses autres efforts de développement de la propriété intellectuelle.
Un matin, nous nous réveillerons et le « tout-connecté » sera débranché, mis à off par des cyber-terroristes. Nous réapprendrons à vivre sans électricité, sans internet, sans télécommunication, sans banques, sans métros, sans trains, sans aéroports, sans hôpitaux, sans identité personnelle, etc. pour quelques jours ou même quelques semaines. Puis nous devrons décider comment répliquer à nos ennemis virtuels.
En 2030, avec 4 millions de Canadiens de souche asiatique et des risques sérieux de conflits navals en Asie, Ottawa se fera alors demander d’accroître la présence militaire canadienne dans la région. Après ou pour éviter une guerre en mer de Chine ou dans le voisinage indien, nous aurons probablement institutionnalisé notre politique de défense en Asie dans ou par un traité militaire, des exercices communs ou une base permanente.
En 2030, il y aura 2,4 M de Canadiens âgés de plus de 80 ans et les 65 ans et plus représenteront 23 % de la population canadienne (plus nombreux au Québec et dans les Maritimes). On retrouvera plus d’aînés dans les bureaux (ou travaillant à la maison), dans les salles de cours, dans des entreprises en démarrage, dans les bars, au gym ou en prison. Les 65 ans et plus représenteront un marché très important et un puissant lobby.
En 2030, le déplacement démographique à la faveur de l’Ontario et de l’Ouest aura redessiné la carte électorale fédérale marquée par une diminution de la proportion de circonscriptions au Québec et dans les provinces atlantiques. La nouvelle mathématique électorale permettra à un Premier ministre canadien de se faire élire sans députation sur la côte est. À ce moment-là, les candidats québécois et de l’Atlantique les plus forts songeront peut-être à faire campagne sous la bannière d’un parti neutre qui, au lendemain d’une élection, se ralliera au parti au pouvoir à Ottawa.
Le bénévolat deviendra une nécessité et un loisir important. Des citoyens altruistes utiliseront le crowd-sourcing, des « coupons sociaux virtuels » et des banques de temps pour échanger des services d’un océan à l’autre. Le crowd-funding et le « time funding » de services sociaux locaux et l’entraide pour le plaisir de donner (week-ends ou vacances passés à construire, réparer, dépanner, soigner ou enseigner) contribueront à alléger les charges liées au vieillissement de la population ainsi que celles du secteur public.
Confronté à la rareté de la main-d’œuvre mais aidé par les avancées électroniques et en intelligence artificielle, un foyer sur quatre au Canada aura son robot en 2030. Est-ce que les robots seront commandités par Provigo, Home Depot, Jean Coutu ou votre centre hospitalier local?
